La Martinique et l’arc des Caraïbes plus largement subissent depuis deux jours un épisode de pollution de l’air par de la brume de sable. Des taux records de particules fines ont été enregistrés par Madininair, dès le mercredi 18 octobre 2017. Le retour à un temps plus clair et un air plus pur est attendu au plus tôt dimanche 22 octobre 2017.
L’île de la Martinique, mais elle n’est pas la seule de l’arc des Caraïbes, est enveloppée depuis mercredi 18 octobre, par une brume de sable d’une densité inhabituelle en cette période de l’année.
Le phénomène est plus récurrent entre mai et juin qu’en cette période d’octobre. Si vous vivez sur l’île, difficile de ne pas s’en rendre compte. Ainsi mercredi, en pleine onde tropicale, les mornes dans la région des Trois-Îlets dont « Bigot », bien visibles depuis le front de mer de Fort-de-France, avaient complètement disparu sous l’effet combiné d’un (plafond de) ciel bas et d’une brume épaisse rarement vue.
Et ceux qui croyaient, avec les fortes pluies de la fin de journée et de la nuit de mercredi à jeudi, qu’elles auraient contribué à un lessivage de l’air et à offrir un ciel clair dès jeudi matin en sont pour leur frais. Pas l’ombre d’un ciel bleu clair et cette atmosphère très laiteuse devrait perdurer jusqu’au week-end prochain.
Face à ce phénomène, les autorités administratives et sanitaires attirent l’attention des publics sur les comportements individuels à observer. Il est notamment question de limiter les activités physiques et sportives intenses et en particulier pour les personnes soumises à une gêne respiratoire ou cardiaque.
Le troisième plus fort taux de particules fines dans l’air depuis la création de Madininair
Chargé du suivi de la qualité de l’air en Martinique, Madininair, l’association régionale de surveillance de la qualité de l’air, a fait ses calculs. Elle relève que cet épisode de pollution de l’air est exceptionnel.
Sur les six sites à travers l’île qui servent à enregistrer la qualité de l’air, à savoir Le François, Saint-Pierre, le Robert, Sainte Luce, Schoelcher et Le Lamentin, la concentration moyenne de particules fines enregistrée a largement dépassé le seuil des 80 µg/m3/24h (microgrammes par m3 d’air). On a eu droit qu’à cinq dépassement entre 2001 et 2015.
Mieux, depuis l’établissement de ces mesures, c’est la troisième fois qu’on atteint de tels records. Ils étaient de :
180 ug/m3/24h, le 15 mai 2007
149 ug/m3/24h, le 9 septembre 2005
138 ug/m3/24h, le 18 octobre 20017
Une telle densité de brume de sable survient habituellement entre mai et juin et n’a pratiquement jamais été enregistrée au mois d’octobre. Ce jeudi 19 octobre 2017, Madininair a enregistré à la mi-journée « une concentration moyenne de particules fines de 163 µg/m3 ».
Cet épisode de brume de sable doit se poursuivre encore quelques jours. Rappelons que ce sable provient du désert saharien et traverse l’Atlantique avant de polluer l’atmosphère des Caraïbes et des rivages d’Amérique. En cliquant sur le lien ci-après, vous pourrez vous faire une idée de la route du sable saharien et, en prime, visualiser les prévisions de transport de poussières désertiques pour les prochains jours : http://forecast.uoa.gr/dustindx.php
