Allen Chastanet, pour une aide à la gestion des catastrophes dans l’APD

Allen Chastanet, premier ministre de Sainte-Lucie et président en exercice de l’OECO s’est dit favorable à l’intégration d’un volet « gestion des catastrophes » dans le cadre de l’Aide Publique au Développement. C’était à l’occasion d’une rencontre mardi 10 octobre 2017 au siège de l’OCDE à Paris avec le secrétaire général de cette instance.

Président en exercice de l’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale, le premier ministre de Sainte-Lucie Allan Chastanet avait certainement à l’esprit les images de désolation de la Dominique, d’Antigua et Barbuda, des îles Vierges britanniques, des pays membres de l’OECO, en se rendant mardi au siège de l’OCDE à Paris.

Il avait rendez-vous avec Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE pour étudier les voies et les moyens pour renforcer ce qu’il est convenu d’appeler l’Aide Publique au Développement. 

Même si sa conviction semble être faite, il avait aussi certainement à l’esprit les déclarations faites au cours du week-end par le secrétaire général des Nations Unis dans l’île de la Dominique.

Interpellant les sceptiques au vu des preuves scientifiques disponible aujourd’hui, Antonio Guterrez a désigné sans ambages le responsable du chaos provoqué ces dernières semaines dans la région par des cyclones redoutables et sans précédent par leur intensité et leur fréquence : le réchauffement climatique.

C’est dans ce contexte que le président de l’OECO a plaidé à l’OCDE la « vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement de la région face au changement climatique »

Pour Allan Chastanet, ces petits Etats caribéens ne manquent pas de résilience face à la force des éléments. En revanche, ils ont besoin de ressources pour gérer la catastrophe et l’après.

Des échanges « fructueux » qu’il a eus avec le secrétaire général de l’OCDE sur le renforcement de l’aide de cette instance internationale, le premier ministre de Sainte-Lucie a mis en avant une réorientation de l’aide publique au développement.

Traditionnellement destinée à « promouvoir le développement économique à travers un certain nombre d’instruments financiers », il s’agirait demain d’affecter une partie de ces fonds « comme une aide d’après catastrophe »  (post-catastrophe) « pour arrêter un déclin rapide de l’activité économique » lié au changement climatique dans les régions touchées. On peut penser ici à l’industrie touristique qui les caractérise.

De son côté, le directeur général de l’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale, Didacus Jules entend profiter de la prochaine conférence sur le climat, à savoir la COP23,  à Bonn (Allemagne) pour faire comprendre aux grandes économies mondiales que « le changement climatique est le plus grand défi moral et économique de notre temps »

Les petits Etats insulaires moins contributeurs de CO2 mais plus affectés par le changement climatique.

Et pour appuyer son propos,  Didacus Jules s’est inspiré de la première recommandation formulée par les Etats Caribéens dans l’Appel de Fort-de-France lancé le 9 mai 2015 en déclarant :

« Les petits États insulaires en développement sont souvent les membres de la communauté mondiale les plus affectés par le climat, mais ils sont les moins contributeurs au réchauffement climatique, ce qui a des effets socio-économiques dévastateurs sur les populations, les lieux et les communautés.

Je suis convaincu que, même si les récents ouragans ont été écrasants, ils rappelleront à la communauté internationale que nous ne pouvons pas et ne devons pas relever ce défi seul alors que nous reconstruisons collectivement dans une région plus résiliente ».

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