En Guadeloupe, un aspect distinctif et renommé des groupes carnavalesques réside dans ceux que l’on nomme les « Groupes à peaux ».

Répartis à travers tout le territoire guadeloupéen, ces groupes tirent leur particularité du fait que leurs tambours sont confectionnés avec de la peau de cabri. Cette caractéristique les distingue des autres groupes qui préfèrent utiliser des caisses claires ou des récipients en plastique, communément appelés les « bombes », pour créer leur son musical.

Selon les dires de M. Michel Halley, qui a aimablement consacré quelques précieuses minutes à notre entretien, l’origine des groupes à peau remonte aux masques de Saint-Jean, également connus sous le nom de « mas a sen jan ».

Avant l’émergence du mastodonte culturel AKIYO, qui attire une foule impressionnante à chaque sortie, le paysage était marqué par le groupe culturel ATA-COMBO et les « Mas a Sen-Jan ». ATA-COMBO a contribué à la création d’un album du groupe mythique Kassav, mettant en avant la musique envoûtante des « Mas a Sen-Jan », datant des années 1970.

En revanche, du côté de Basse-Terre, l’origine des groupes à peau est liée aux masques de la commune de Vieux-Fort, avec une influence du « Mas a kongo ».

Une décennie après la fondation du groupe AKIYO, le groupe culturel VOUKOUM a vu le jour, devenant au fil des ans un mastodonte incontournable en Basse-Terre. Selon M. Michel Halley, ce groupe a choisi de mettre en avant la musique du groupe culturel GWO-SIWO au fil de son évolution.

Il est à souligner que Saint-Jean était un fervent amateur de carnaval. Avant son accident, il y participait activement, bien que le groupe ne lui appartenait pas. Son nom a été associé au groupe de carnaval car, en tant que personne handicapée, il précédait le groupe à chaque sortie, utilisant sa mobylette ornée d’un petit drapeau bleu, blanc, rouge pour réguler la circulation.

L’utilisation de la peau de cabri dans la fabrication des tambours pourrait non seulement encourager le développement de l’élevage caprin au niveau local, mais également contribuer de manière significative au développement économique du pays à une échelle plus large.

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